Créer sur place : un vrai tremplin
En couverture de Tours Magazine, les lecteurs découvraient en octobre dernier la danseuse et chorégraphe Léa Carlosema. En résidence une semaine au musée des Beaux-arts, on l’y voyait présenter in situ et en public sa première création solo « Variation n°1 », puisant dans une énergie flamenca et contemporaine. Sous l’égide de Diane, chasseresse, œuvre de Jean- Antoine Houdon, l’artiste s’inscrivait dans un parcours de visite axé sur les femmes dans la mythologie et vivifié par sa performance. « L’expérience, dit-elle, fut profondément riche et inspirante, tant sur le plan humain qu’artistique ». Soutenue par l’équipe du musée et le chorégraphe Francis Plisson, l’artiste donnait dans ce merveilleux écrin un nouveau souffle à son élan créateur… Elle n’est pas la première. En 2021, la danseuse Nawel Oulad s’est elle aussi plongée dans la diversité des collections du musée et en 2022, Simon Dimouro, s’inspirant des œuvres d’Olivier Debré, y a créé la pièce chorégraphique Movere. Cette année, enfin, des étudiants du Centre de Formation des Musiciens Intervenants projettent d’y restituer leur travail de composition collective le vendredi 28 mars 2025 entre 14 h et 15 h.
Écouter et composer
L’espace musical et vocal Ockeghem propose également de féconds accueils en résidence. 6 équipes artistiques sont accueillies cette année (11 femmes, 5 hommes), chacune dotée d’une bourse d’aide à la création et d’un accompagnement technique. Mariotte (chanson française) ouvre le bal. Du 6 au 10 janvier, la chanteuse planchera sur son nouvel album et son nouveau set, à découvrir sur la scène Ville de Tours lors de la prochaine Fête de la Musique. On peut ne pas être du cru pour « résider », à l’instar du duo composé de Lise Barkas (Strasbourg) & Johann Philippe (Lyon) invité en septembre pour une résidence de musique expérimentale (vielle à roue, cornemuse et synthétiseur modulaire), illustrant la multiplicité des registres musicaux accueillis. C’est sur appel à projets que les formations sélectionnées le sont, en fonction de leurs possibles intégrations dans des programmations culturelles autres que celle d’Ockeghem, comme l’espace Jacques Villeret pour le jeune public, les Granges Collières ou d’autres lieux municipaux. Les friches urbaines transitoires (tiers-lieux des Beaumonts, Hallebardier) ou Tours-sur- Loire peuvent également être l’occasion de très belles sorties de résidence durant l’été.
Accompagner le travail de création pour le jeune public
Il existe trois formules d’accueil de création pour des spectacles jeune public. 7 à 8 équipes artistiques en bénéficient annuellement :
- La mise en place d’un espace de travail avec un accueil libre ;
- Le soutien financier et l’accompagnement de 2 ou 3 compagnies, porté par le service culturel, avec un réachat qui vient nourrir la programmation jeune public annuelle ;
- En 2024, un nouveau dispositif vient enrichir la proposition : 2 compagnies sont soutenues par une aide à la Résidence. Cette année, Najoi BelHaj (L’enfant à barbe) et Alix Debien et Rémi Bénard (Les moutons dans les étoiles) en ont bénéficié. Leurs spectacles seront ainsi présentés à l’occasion de la 2nde édition du festival Les petits pots dans les grands (du 22 au 30 avril prochain).
Une première pour la Bibliothèque
Si les musées et châteaux aspirent à développer leurs accueils en résidence, ce fut une première pour la Bibliothèque municipale en septembre dernier. Avec le soutien de la Région Centre-Val de Loire, de la Drac Centre-Val de Loire et de Ciclic Centre-Val de Loire, elle accueillait en effet pour la première fois un auteur pendant deux mois, Martin Winckler, qui, faisant débuter l’intrigue de son prochain roman à Tours, tenait à se documenter sur place. Cette résidence donna lieu à de beaux ateliers entre le principal intéressé et les lecteurs de la BM, suscitant l’envie qu’il y en ait bien d’autres…