Antiquité : Coupe à figures rouges

Auteur : Peintre d’Euergidès, Grèce, Attique (région d’Athènes)
Date : Vers 510 av. J.-C.
Technique : Céramique
Dimension : Terre cuite. H. : 13 cm ; D. : 34 cm
Lieu : Musée des Beaux-Arts de Tours
Numéro d’inventaire : 1863-2-67

Elle prenait place au sein d’un moment essentiel à la vie des cités grecques : le banquet ou symposion. Les hommes y partageaient le vin après le repas dans un cadre festif mais ritualisé. Dionysos est le dieu le plus représenté sur les vases liés au service et à la consommation de cette boisson.

Collection Campana
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©Ville de Tours – Musée des Beaux-arts, cliché D. Couineau

A la santé de Dionysos !

Cette coupe présente un décor traditionnel pour un vase à boire de ce type. Sur l’extérieur figure Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de la fête. Il est entouré de deux satyres nus, qui s’approchent de lui en dansant. Sur l’autre face, trois jeunes hommes dansent en tenant des vases à boire. Dans le médaillon central, un éphèbe nu courant est entouré de l’inscription « ho pais kalos », « le beau jeune homme ». Ce texte renvoie à la pratique courante d’adresser des toasts à d’autres participants pendant le symposion. 

Une danse endiablée…

Êtres hybrides aux oreilles de bouc, associés à une sexualité violente et débridée, les satyres sont des personnages fondamentaux de l’entourage de Dionysos. Exaltés dans l’ivresse, leurs corps emplis du souffle divin reflètent la mania, la folie dionysiaque. Le cortège gesticulant qui entoure le dieu représente l’étrangeté et l’animalité que l’on porte en nous, qui ne peut être refoulée en permanence et doit donc trouver à s’intégrer à la cité.

… dans un style bien sage 

Cette coupe est décorée dans la technique des figures rouges, apparue en Attique vers 530 av. J.-C. À l’inverse des figures noires, les détails ne sont plus incisés mais dessinés au pinceau. Cela donne aux artistes beaucoup plus de liberté et de précision dans la représentation de l’anatomie, des mouvements et des expressions. Ici, le peintre d’Euergidès donne une représentation assez sobre et mesurée du cortège dionysiaque, caractéristique du « style sévère » antérieur au début du Ve siècle.