16e siècle : Diane au bain

Auteur : École de Fontainebleau, d’après François CLOUET (Tours, avant 1522 – Paris, 1572)
Date : Fin 16e siècle
Technique : Peinture
Dimension : Huile sur bois. H. 97 cm ; L. 132 cm
Lieu : Musée des Beaux-Arts de Tours
Date d’acquisition : 1952
Numéro d’inventaire : D-1952-6-1

Derrière la représentation mythologique, se dissimule en réalité un discours crypté sur les plus hauts personnages de la cour de France en cette fin du 16e siècle.

Publié le – Mis à jour le

Attribué au Louvre (MNR 24) par l’Office des Biens et Intérêts privés, déposé au musée des Beaux-Arts de Tours ; en attente de restitution à ses légitimes propriétaires
Diane au bain, d'après François Clouet - Agrandir l'image, fenêtre modale
©Ville de Tours – Musée des Beaux-arts, cliché D. Couineau

Quand le tableau dit plus qu’il n’y paraît

On ne plaisante pas avec les déesses

Ce tableau évoque un mythe tiré des Métamorphoses d’Ovide (1er siècle ap. J.-C.). Le chasseur Actéon, ayant surpris la déesse de la chasse nue dans son bain, est transformé en cerf par Diane et finit dévoré par ses propres chiens. Au centre, accompagnée de ses suivantes, Diane se rafraîchit dans un mince ruisseau sous le regard goguenard de deux satyres aux pattes de bouc. Au fond à gauche, l’indiscret Actéon entre en scène, tandis qu’à droite le cerf-Actéon mis à mort par les chiens illustre l’épilogue de l’histoire. Ce tableau est une copie avec variantes d’un original de François Clouet, conservé au musée des Beaux-arts de Rouen.

Un double sens caché

Derrière le récit mythique se cachent de véritables portraits allégoriques, caractéristiques du goût de l’époque. La composition originale de Clouet comporte une dimension de satire politique. Diane et Actéon pourraient y représenter Henri II et sa maîtresse Diane de Poitiers, ou l’éphémère couple royal François II et Marie Stuart. Dans la version de Tours, Diane apparaît sous les traits de Gabrielle d’Estrées tandis qu’on peut voir en Actéon Henri IV, son royal amant. Les satyres moqueurs, dont la présence auprès de Diane est incongrue, tiennent des instruments de musique qui évoquent la fécondité de façon paillarde. Ils nous éclairent sur le sens du tableau : une critique du roi ou une mise en garde contre ses amours illégitimes, le menaçant de finir comme le cerf-Actéon…