Antiquité : Junon Richelieu

Auteur : Anonyme
Date : Ier-IIe s. ap. J.-C.
Technique : Sculpture
Dimension : Marbre. H. : 157 cm
Lieu : Musée des Beaux-Arts de Tours
Date d’acquisition : 1801
Numéro d’inventaire : D 2011-2-2

Cette sculpture faisait partie de la collection du cardinal de Richelieu, grand amateur d’antiques. Comme beaucoup de statues de cette époque, conservées aujourd’hui dans les musées, elle a fait l’objet de nombreuses reprises au cours des siècles.

Château de Richelieu, saisie révolutionnaire (dépôt du musée du Louvre, 2011, MR 248)
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©Ville de Tours – Musée des Beaux-arts, cliché D. Couineau

Recoller les morceaux

En majesté, de Richelieu au Louvre

Cette Junon fut acquise à Rome en 1633 pour le cardinal de Richelieu afin d’orner l’entrée monumentale de son château de Touraine. L’Apollon également présenté au musée, acquis à cette même date, figurait à ses côtés. Les deux statues étaient placées dans des niches au premier étage du pavillon central, du côté des appartements du roi. Junon se trouvait au centre, entre Apollon à droite et un Sacrificateur de Mars à gauche. Cette disposition est décrite par Dufourny et Visconti en 1800 qui prélevèrent les deux statues pour le Louvre. Les deux antiques ont été réunis en pendant dans la Grande Galerie du Louvre de 1947 à 2009.

Puzzle en 3D

Les œuvres antiques que nous pouvons admirer aujourd’hui comportent fréquemment des parties recréées aux époques postérieures. Notre Junon n’échappe pas à la règle. La tête antique n’est pas celle d’origine. Le haut du diadème, le nez et la partie gauche de la bouche, les avant-bras, les mains et les pieds sont modernes. Par comparaison, l’Apollon Richelieu, dont très peu d’éléments sont refaits, est dans un état de conservation exceptionnel. Le corps de Junon, brisé en 5 morceaux principaux, a également été recollé.

Le corps drapé reprend un modèle grec du IVe siècle avant J.-C. L’himation (châle-cape) enserrant les hanches forme un grand pli triangulaire revenant sur les jambes. Le chiton (tunique) est noué sous les seins par une cordelette selon un agencement attesté par plusieurs originaux grecs de cette époque.