Moyen-âge et Primitifs : La Prière au jardin des oliviers et La Résurrection

Auteur : Andrea MANTEGNA (Isola di Carturo, 1430/1431 – Mantoue, 1506)
Date : 1459
Technique : Peinture
Dimension : Huile sur bois. Prière au jardin des oliviers : H. 71,1 ; L. 93,7 cm / Résurrection : H. 71,1 cm L. 94 cm
Lieu : Musée des Beaux-Arts de Tours
Date d’acquisition : 2010
Numéro d’inventaire : 1803-1-24 / 1803-1-25

Ces panneaux appartenaient à la prédelle (partie inférieure) d’un retable qui ornait l’autel principal de l’église San Zeno, à Vérone. Chefs-d’œuvre de la peinture italienne de la première Renaissance, ils sont très représentatifs de l’art de Mantegna.

Dépôt de l’État, 1806. Transfert de propriété à la Ville de Tours
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©Ville de Tours – Musée des Beaux-arts, cliché D. Couineau

Entre Vérone, Tours et Paris

En 1456, Gregorio Correr, abbé du monastère San Zeno à Vérone, commande au jeune Mantegna travaillant à Padoue un retable pour le maître-autel de l’église. Terminé en 1459, ce polyptyque est la dernière œuvre exécutée par l’artiste avant son départ pour la cour de Mantoue.

Le 15 mai 1797, le retable est démembré au cours des invasions napoléoniennes. Un an plus tard, les six panneaux entrent indépendamment dans les collections du Museum Central (futur Louvre) en l’absence du cadre, resté sur place à Vérone.

En 1806, Vivant Denon accorde au musée de Tours, en compensation des Mantegna de la collection du cardinal de Richelieu qui avaient rejoint les collections du Louvre, les deux peintures latérales de la prédelle du retable. Le panneau central représentant La Crucifixion reste au Louvre et les trois grands registres supérieurs sont rendus à Vérone après 1815.

Tout l’art de Mantegna

Le retable de San Zeno est considéré comme le premier tableau d’autel vraiment renaissant d’Italie du Nord, et l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Mantegna. Les panneaux conservés à Tours témoignent d’une construction de l’espace selon une perspective géométrique rigoureuse. L’influence de l’antique est très présente : aussi bien dans la représentation du corps du Christ, qui s’inspire de la statuaire, que dans l’architecture, les ornements et les costumes, même s’ils ne sont pas archéologiquement exacts. Mantegna s’inspire également des Antiquités judaïques de Flavius Josèphe (Ier s. ap. J.-C.) pour décrire la ville de Jérusalem, à l’arrière-plan de la Prière au jardin des oliviers. Délaissant les fonds dorés gothiques, il inscrit ses scènes dans des paysages traités de manière naturaliste, en accordant une attention extrêmement minutieuse aux détails (animaux, végétaux, pierres). Les recherches de lumière et d’atmosphère ainsi que la mise en scène de la Résurrection participent aussi du caractère novateur de cette œuvre.