Moyen-âge et Primitifs : L’Annonciation et L’Adoration des Mages

Auteur : Naddo CECCARELLI
Date : Deuxième quart du 14e siècle
Technique : Peinture
Dimension : Tempera et or sur bois. H. 61 cm L. 26,5 cm (chaque panneau)
Lieu : Musée des Beaux-Arts de Tours
Date d’acquisition : 1963
Numéro d’inventaire : 1963-2-1-1 et 1963-2-12

Ce petit diptyque remarquable par sa grande préciosité (costumes de brocart aux teintes délicates, omniprésence de l'or richement travaillé au poinçon, mains allongées de la Vierge) est caractéristique des productions de l’école siennoise dans la première moitié du 14e siècle.

Legs Octave Linet
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©Ville de Tours – Musée des Beaux-arts, cliché D. Couineau

L’originalité siennoise

Dans l’entourage du maître Simone Martini

À Sienne s’établit l’une des plus grandes écoles de peinture du Trecento, dont Simone Martini (1284-1344), est l’incontestable chef de file. Naddo Ceccarelli fait partie de ses suiveurs directs. Travaillant essentiellement pour une clientèle privée, cet artiste, proche d’Ambrogio Lorenzetti, exécute des œuvres de petit format où s’impose un style minutieux et raffiné, caractéristique de la production siennoise.

Ceccarelli emprunte à son maître le type de poinçonnage du fond d’or, extrêmement travaillé, et l’emploi de la technique du sgraffito (incisions dans l’or).  La Vierge de l’Annonciation semble également inspirée d’un modèle nouveau, créé par Martini lorsque celui-ci officie à Avignon. Il s’agit d’une Vierge d’Humilité. Sa particularité est d’être assise au sol, en l’occurrence ici sur un coussin, et non sur un trône ou une chaise. Ce modèle, créé pour le tympan du portail de Notre-Dame des Doms, est repris dans certaines productions des Lorenzetti (Triptyque, MBA Dijon, vers 1340).

Un traitement de l’espace audacieux

L’œuvre de Ceccarelli se caractérise aussi par une grande originalité dans la mise en page. Dans ce diptyque, celle-ci se manifeste dans la façon, inhabituelle et insolite, de distribuer les personnages des deux scènes de L’Annonciation et de L’Adoration des Mages sur les deux panneaux, en parties supérieure et inférieure. On y trouve déjà l’idée, si moderne au Moyen Âge, d’un espace unifié au-delà des limites du cadre ou du registre.