20e siècle : Maquette de Fontaine pour la Casa de Vélasquez

Auteur : Marcel GAUMONT Marcel (Sorigny, 1880 – Paris, 1962)
Technique : Sculpture
Dimension : Plâtre. H. 4,25 m L. 0,50 m. P. 0,50 m
Lieu : Musée des Beaux-Arts de Tours
Date d’acquisition : 1937
Numéro d’inventaire : 1937-203-1

Jamais édifiée, peut-être en raison de la guerre civile espagnole de 1936, le projet de fontaine de Marcel Gaumont pour la Casa de Velázquez, école française à Madrid, constitue une synthèse de son style et de son inspiration mythologique, entre Art Nouveau et Art Déco.

Don de l’artiste
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©Ville de Tours – Musée des Beaux-arts

Un obélisque mythologique

Le témoignage d’une commande restée inaboutie

Ce plâtre est une esquisse préparatoire pour un pilier qui devait décorer un bassin, au centre du patio de la Casa de Vélasquez à Madrid.

Cette œuvre avait été commandée à Marcel Gaumont par son ami l’architecte Camille Lefèvre (Tours, 1876- Yerres, 1946), appelé par l’Académie des Beaux-Arts à succéder à l’architecte Chifflot pour achever ce bâtiment. La Casa Vélasquez devait, auprès des artistes, jouer en Espagne le rôle tenu en Italie par la Villa Médicis. Inaugurée en 1935, elle fut malheureusement détruite un an plus tard par la guerre civile. En 1959 un nouveau bâtiment réalisé par Haffner remplacera ce premier édifice en reprenant en partie les plans de Camille Lefèvre.

Les archives montrent que la colonne imaginée par Marcel Gaumont n’était pas en place en 1935. Est-ce que le projet fut abandonné pour des raisons économiques ou est-ce que la guerre civile de 1936 empêcha la fin des travaux ? le mystère reste entier.

Aujourd’hui, la maquette de Tours témoigne de la monumentalité de l’œuvre entreprise par le sculpteur.

La mythologie au cœur de l’inspiration de Marcel Gaumont

Prix de Rome en 1908, Marcel Gaumont restera très marqué par son séjour à la Villa Médicis à Rome, puisant dans l’art antique et les thèmes mythologies l’inspiration de nombre de ses œuvres.

La maquette pour la Casa de Velázquez se rattache à cette production mythologique puisqu’on y retrouve les dieux de l’Olympe, reconnaissables à leurs attributs. Il y mêle des épisodes souvent représentés par les artistes depuis la Renaissance, comme Daphnis et Chloé, les Trois Grâces, Léda et le Cygne, etc, et que lui-même a déjà parfois traité dans d’autres œuvres.

Les quatre faces du pilier sont surchargées de sculptures traitées en demi-relief sur un fond plat. Personnages et motifs s’épousent les uns les autres en formant des ondulations maniéristes et manifestent l’attachement de Marcel Gaumont à l’Art nouveau, style qu’il perpétue avec une certaine sensualité. Il est possible que pour la mise en page de ces piliers, de même que pour le modelé des sujets, l’artiste se soit inspiré de piliers de l’Égypte antique, comme semble l’indiquer un carnet de croquis du sculpteur conservé par sa famille.