Le portrait officiel du grand romancier tourangeau
L’image d’un écrivain modeste et travailleur
Balzac choisit de se faire représenter à mi-corps les bras croisés, dans sa robe de chambre de travail dont la forme s’inspire des robes de bure des Chartreux. La simplicité du costume témoigne des aspirations de l’écrivain dévoué à une vie de création quasi monacale, tandis que la pose, volontaire, reflète l’énergie d’un auteur prolixe et homme du monde.
Bien que destiné à un usage privé, Balzac autorise Boulanger à envoyer l’œuvre au Salon de 1837 où elle obtient un beau succès. Ce portrait incarne tellement justement le grand écrivain que cette image sert d’inspiration pour la réalisation du frontispice de l’édition des Œuvres complètes de Balzac publiées en 1848
Une œuvre au destin rocambolesque
Pourtant, ce n’est pas exactement ce portrait que les visiteurs du musée des Beaux-arts de Tours peuvent aujourd’hui admirer. En effet, l’œuvre originale a bien été envoyée à la future épouse de Balzac, Mme Hanska, en Ukraine où elle est aujourd’hui non localisée. Le caractère inachevé de l’œuvre de Tours indique qu’il s’agit vraisemblablement de l’esquisse du tableau du Salon de 1837.
Si le destin du portrait original de Balzac reste un mystère, celui de son esquisse fut tout aussi mouvementé. Après être passée par plusieurs collections privées, dont celle d’Alexandre Dumas fils, elle se retrouve au cœur d’une lutte entre la Maison Balzac, le Château de Versailles et le musée de Tours lors de son passage en vente en 1963.
C’est grâce au mécénat de Juliette Demogé que le directeur du musée de Tours, Boris Lossky, emporte l’enchère et que le Portrait de Balzac revient triomphalement en Touraine.