Montesquiou, le dandy selon Proust
La Gandara et le Comte de Montesquiou font connaissance en 1885. Le dandy-poète va favoriser les débuts de la carrière du peintre en l’introduisant dans les milieux aristocratiques et parfois bohême que l’écrivain Marcel Proust fréquente également. Grâce à cette amitié, le peintre va devenir un des portraitistes fétiches de la bonne société parisienne de la Belle-Epoque, se faisant surnommé « le peintre-gentilhomme ».
Dans ce portrait faussement pris sur le vif, Montesquiou pose en dandy dans des vêtements d’un raffinement extrême, à la limite de l’extravagance. Comme à son habitude, le Comte travaille son apparence dans les moindres détails, ne laissant aux artistes et photographes que peu de choix dans la mise en scène de lui-même.
A la différence des portraits peints par Giovanni Boldini (Musée d’Orsay) et James McNeill Whistler (Frick Collection, New York) qui le représentent en costume sombre, Montesquiou pose pour La Gandara dans une tenue d’intérieur en velours aux reflets dorés. Rien n’est laissé au hasard, comme le scarabée turquoise qui attache le regard du spectateur sur les mains d’une extrême finesse et les met en valeur.