16e siècle : Saint Roch

Auteur : Maître d’Elsloo (attribué à)
Date : 1520-1540
Technique : Sculpture
Dimension : H. 100 cm ; L. 34 cm ; P. 25,5 cm
Lieu : Musée des Beaux-Arts de Tours
Date d’acquisition : 1973
Numéro d’inventaire : Inv. 1973-3-9

Cette sculpture, caractéristique de la production allemande de la fin du Moyen Âge, est attribuée à un « maître » qui recouvre en réalité de multiples visages.

Legs Mgr Marcel
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©Ville de Tours – Musée des Beaux-arts.

Qui se cache derrière le « maître d’Elsloo » ?

Cette appellation a été créée en 1940 pour désigner un sculpteur anonyme actif vers 1500, notamment auteur d’un groupe figurant Sainte Anne trinitaire conservé à Elsloo, près de Maastricht. Il est aujourd’hui largement admis que le « groupe d’Elsloo » rassemble des œuvres de sculpteurs anonymes et d’ateliers différents. Il s’agit surtout d’une appellation géographique, désignant une production sculptée de la première moitié du 16e siècle dans l’actuelle eurorégion Meuse-Rhin, au carrefour de l’Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas. Malheureusement, très peu de sources anciennes subsistent concernant ces sculptures et les contextes de création ainsi que les commanditaires demeurent généralement inconnus.

L’œuvre présente un style permettant de la rattacher au « groupe d’Elsloo » : visage sévère et anguleux au menton prononcé, chevelure traitée en longues boucles étroites, jambes sèches et musclées, drapés aux plis aigus.

Se protéger contre la maladie

Invoqué notamment contre la peste, saint Roch est extrêmement populaire à la fin du Moyen Âge, où les épidémies fréquentes entraînent le développement de la dévotion envers les saints intercesseurs et la multiplication de leurs représentations. Roch est ici représenté avec tous ses attributs traditionnels. Il porte un costume de pèlerin composé d’un grand manteau ouvert, d’un bourdon et d’un chapeau à larges bords sur lequel les clefs croisées et la sainte Face rappellent les pèlerinages à Rome et à Jérusalem. À ses côtés, l’ange qui vient le soigner de la peste, désignant du doigt la plaie sur sa jambe dénudée, et le chien qui le nourrit en lui apportant chaque jour un pain.