Synthèse entre savoir-faire flamand et innovations italiennes
La ville d’Anvers, où Metsys s’installe en 1491, est alors l’un des principaux centres économiques d’Europe et un foyer artistique de premier plan. Le nouvel idéal humaniste de la Renaissance italienne se diffuse dans les ateliers flamands. Comme Jan Gossaert (v. 1478-1532) ou Jan van Scorel (1495-1562), Quentin Metsys fait partie des artistes qui assimilent à la tradition flamande les nouveautés venues d’Italie. Ici, le thème de la Vierge à l’Enfant, qu’il a largement exploré au cours de sa carrière, est traité dans un style intégrant les apports italiens. Le paysage montagneux et bleuté à l’arrière-plan, le sfumato estompant le contour des visages et la composition triangulaire des personnages évoquent particulièrement l’art de Léonard de Vinci, dont Metsys connaissait certainement les œuvres par des dessins ou des gravures. S’il est vraisemblable que l’artiste ait lui-même voyagé en Italie, aucune source ne permet à ce jour de l’attester.
Une mère et son enfant
La tendre et intime complicité entre la Vierge et son fils, que Metsys met fréquemment en avant, participe de l’iconographie de la Vierge de tendresse qui se développe à la fin du Moyen Âge, soulignant l’incarnation du couple divin et renforçant la dimension maternelle de Marie. Le petit format, propice à la proximité du fidèle avec les personnages saints, indique une œuvre de dévotion privée. La représentation sensible donnée par Metsys favorise l’émotion et l’empathie face à l’objet de piété.