Une exposition façonnée autour du prêt exceptionnel du musée d’Orsay
Le musée des Beaux-arts de Tours s’empare de la proposition du Musée d’Orsay et instaure un dialogue inédit entre l’œuvre d’Alfred Sisley Temps de neige à Veneux-Nadon et les collections tourangelles. À cette occasion, un nouvel accrochage (peintures, dessins, sculptures, gravures) est composé autour de la question des variations du climat et leurs effets sur les paysages. Témoins de la succession des saisons comme des aléas climatiques, les artistes interrogent notre rapport à une météo aujourd’hui si instable qu’elle ne constitue plus un repère fiable du temps.Entre 1873 et 1960, les épisodes de froid extrême s’enchaînent. Le Dégel de Jean-Charles Cazin, Glaçons sur la Loire de Paul-René Fachet ou encore Tours sous la neige de Ferdinand Dubreuil attestent de ces rigueurs hivernales. La neige est jusqu’au début des années 1980 un élément coutumier du paysage. Les artistes tentent d’en capter le caractère cotonneux qui enveloppe le décor familier dans une couverture grisâtre comme Alfred Sisley à Veneux-Nadon ou au contraire de rendre l’intense luminosité qui aveugle à l’instar d’Andres Orm Österlind. Les paysagistes trouvent dans la campagne parisienne, les bords de Seine et de Loire, ou les plages du Nord un terrain d’observation privilégié. Leur attachement à ces lieux leur permet d’en percevoir les moindres changements.
100 œuvres qui racontent le climat
Face à l’urgence climatique et à la nécessité d’une prise de conscience collective sur les transformations sociétales essentielles à la préservation de notre écosystème, les musées sont appelés à repenser leur rôle dans la sensibilisation du public à ces enjeux. C’est dans cette perspective que le Musée d’Orsay a initié le projet 100 œuvres qui racontent le climat, visant à établir un dialogue entre art et sciences. Les œuvres sélectionnées illustrent, chacune à leur manière, l’impact des activités humaines, industrielles et agricoles sur les bouleversements climatiques depuis le début du 19ᵉ siècle. Les conversations qui s’instaurent entre les œuvres des collections nationales et celles des musées partenaires explorent les enjeux écologiques des territoires, les changements de modes de vie et la transformation des paysages.
Dans une démarche cohérente avec son message, ce projet s’inscrit également dans une volonté de réduire son empreinte carbone. Ainsi, le Musée d’Orsay et ses partenaires privilégient des matériaux biosourcés et réutilisables pour l’emballage des œuvres, optimisent les circuits de transport grâce à des groupages régionaux, et encouragent l’utilisation de biocarburants lorsque cela est possible.