L’ancien palais des archevêques recèle un oratoire aménagé en 1872 pour Monseigneur Fruchaud au 2e étage de la tour gallo-romaine. Cette visite de 30 minutes vous révèle les peintures murales de Louis de Galembert.
En 1872, Monseigneur Fruchaud, fit aménager un oratoire dans l’unique tour gallo-romaine conservée et commanda à Louis de Galembert un important décor néogothique célébrant les premiers prélats de la cité. De gros travaux de réaménagement sont effectués au second étage vouté de la tour gallo-romaine, notamment le percement de fenêtres dans le style 12e siècle pour être en harmonie avec le décor peint.
Le propos de Galembert (Louis-Charles-Marie de Bodin, comte de Galembert, Vendôme, 1813 – Bossé, 1891) s’inscrit évidemment dans le grand mouvement de renouveau de la peinture murale d’inspiration religieuse. Les peintures à l’huile, et non des fresques, répondent à un programme relativement élaboré. Celui-ci rend hommage aux premiers évêques de Tours : Gatien, premier évêque de la ville (vers 251- vers 300) ; Lidoire, second évêque de Tours (341 – 371) ; Martin, un des principaux saints de la chrétienté et le plus célèbres des évêques de Tours (371 – 397) ; Brice, évêque fastueux, défroqué et beau parleur (397 – 442) ; Perpet, glorieux constructeur de la basilique martinienne (464 – 494) ; Volusien, le martyr (494 – 498) ; Baud, l’évêque philanthrope (546-552) ; Euphrône, dix-huitième évêque de Tours et oncle de Grégoire de Tours (556 – 573) ; Grégoire, le père de l’histoire nationale (573 – 595). Tous sont représentés à la voûte dans huit médaillons.
Dans une arcade, un peinture représente saint Gatien, fondateur de l’Église de Tours, et saint Martin, son plus illustre successeur, sont bien les figures tutélaires du diocèse. La représentation relativement inhabituelle de Martin revêtu d’une armure anachronique, debout avec, à ses pieds, le pauvre recroquevillé dans le manteau partagé, répond à celle de Gatien, revêtu, de manière tout aussi anachronique et comme les autres évêques évoqués dans l’oratoire, de la chasuble et du pallium, insigne normalement propre aux archevêques, devant une amusante évocations de Tours et de ses armoiries (les trois tours). Face à celle-ci,on découvre la présence d’un curieux tableau, d’exécution discutable, placé au-dessus de l’autel aujourd’hui disparu et qui, très vraisemblablement, ne doit rien à Galembert. L’iconographie en est néanmoins intéressante puisque deux des anges adorant le Sacré-Cœur portent en hommage la maquette de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre dont la première pierre fut effectivement posée par Mgr Guibert, nouvel archevêque de Paris, le 16 juin 1875.
Le décor de l’oratoire, chapelle privée de l’archevêque, répond, quelques années avant la construction de la nouvelle basilique Saint-Martin sous l’épiscopat de Mgr Meignan, à la volonté très déterminée de rétablir le culte du saint.